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Histoire de Bouillante

Carte Antilles XVIe
Carte Antilles XVIe

L’histoire de Bouillante est difficilement dissociable de celle de la Guadeloupe et des Antilles. Cette histoire débute probablement à la pré-histoire de l’Amérique mais aucune trace locale n’a été trouvée à ce jour. C’est à partir des populations Taïnos et Kalinagos qu’il nous reste des traces de présence humaine.
Nous ne ferons ici qu’un résumé car un livre bien documenté existe sur l’histoire de Bouillante que l’on peut acquérir à la Mairie de Bouillante ou sur Internet : « Bouillante – Cœur de La Côte-Sous-le-Vent » (Guadeloupe) de Gérard Lafleur.
Notre résumé s’inspire essentiellement de ce livre et d’autres articles d’historiens ou guides culturels.

De faibles traces prouvent une occupation Taïnos (ou Arawaks) notamment à Machette, sur le littoral au centre de l’actuel territoire de Bouillante. Le site a bien été identifié, avec d’anciennes fondations des habitations mais tout a été pillé. Les Kalinagos (ou Caraïbes) qui occupaient le territoire à l’arrivée des Européens, utilisaient davantage les montagnes pour en faire des jardins. Chassés par les colons français affâmés, ils ont survécus dans le métissage des nouveaux habitants. Il est même dit que la section de Village dans le sud de Bouillante serait à l’origine une zone occupée par les Kalinagos.

La seule certitude réside dans les archives du début de la colonisation française; une famille Kalinago est recensée, habitant une grotte sur la section de Thomas au bord de la rivière.

La colonisation de la Guadeloupe a débuté en 1635 par le débarquement d’un groupe habilité par le Roi à la Pointe Allègre à Sainte-Rose, au nord de la Basse-Terre. Les colons sont descendus le long de la Côte-sous-le-Vent et ont établi leur premier « bourg » à Vieux-Habitants en 1636, commune au sud de Bouillante.
Ils descendent ensuite sur l’actuelle zone de Basse-Terre, qui deviendra et est toujours aujourd’hui la capitale de la Guadeloupe.
Un habitant est un propriétaire terrien, une habitation est une propriété terrienne. Les premiers habitants se développent en Côte-sous-le-Vent, sur les coteaux fertiles de la chaine volcanique, abrités des vents et ouragans de l’Atlantique. On y cultive le tabac, l’indigo (teinture) et le coton. Les jardins créoles cultivent autant pour l’exportation que pour nourrirent habitants et esclaves.

Pour défricher les terres, on fait appel aux « engagés », travailleurs volontaires venus d’Europe, qui doivent servilité pendant 36 mois avant d’obtenir leur propre concession. La mortalité est élevée, surtout chez les engagés. Les femmes ne représentent que 4% de la population. Les habitants, pressés de s’enrichir font pression pour autoriser l’esclavage et ainsi commence l’arrivée des esclaves africains en 1639.
Bouillante fait partie des communes pauvres de la colonisation, les premiers colons sont principalement des engagés qui obtiennent des terres à la fin de leurs années de travail obligatoire. La plupart des habitations possèdent peu d’esclave. Les plus importantes habitations concentrent 200 esclaves, contre plusieurs milliers en Grande-Terre avec la culture de la canne à sucre.
Au XVIIe siècle, la culture du café deviendra majeur en Côte-sous-le-Vent. Les plantations sont toujours présentes sur les hauteurs de Bouillante bien que peu récoltées. Le café cultivé est l’Arabica Bourbon Pointu, connu sous le nom de bonifieur de Guadeloupe, un café cultivé pour son arôme exceptionnel.

Contrairement à la Martinique, la Guadeloupe a vécu la Révolution Française. L’esclavage a été aboli et beaucoup d’anciens esclaves ont rejoint les armées révolutionnaires commandés par des gens de couleur. La plupart des « habitants » les plus riches ont soit fuient, soit été guillotinés. Les « habitants » moins riches n’ont pas ou peu souffert de ce changement. Malheureusement, Napoléon 1er rétablit l’esclavage, les « habitants » ayant fui reviennent et tentent de reconstruire la société qu’ils ont connue.

L’esclavage est définitivement aboli en 1848 et beaucoup d’esclaves deviennent des travailleurs bon marché. Afin d’augmenter la main d’œuvre, les « habitants » font appel à de nouvelles immigrations d’Inde, principalement mais aussi d’Afrique et d’Asie.

Bouillante a créé le Mémorial pour la Liberté à la section de Village afin de se souvenir des nombreuses luttes, sanglantes, qui ont mené à l’abolition de l’esclavage et la fin de la traite négrière.

C’est en 1946, que la Guadeloupe devient un département français avec ses députés, ce sera le début d’une lente évolution vers le niveau de la métropole.

Ilets à Goyave (Pigeon) et Fontaines Bouillantes deviennent une seule commune. Des années 50 aux années 70, le réseau routier s’améliore et voit notamment naître la route de la traversée qui permet de rejoindre le pôle économique de Pointe-à-Pitre en traversant la montagne.

Ceci ne permettra pas à la Côte-sous-le-Vent de se développer bien davantage car c’est la Guadeloupe entière qui perd de sa richesse. La canne à sucre subit la concurrence mondiale et les industries s’affaiblissent.

Le tourisme se développe depuis les années 60 dans la commune, avec pour point central, la plage de Malendure et la Réserve Cousteau autour des Ilets Pigeon.

Les sources chaudes de Bouillante sont répertoriées dès le début de la colonisation par les missionnaires. Elles sont analysées dans les années 50 et utilisées pour créer de l’énergie.
Le bourg de Bouillante accueille la première centrale géothermique de France et produit 8% de l’électricité en Guadeloupe et tente d’atteindre les 20%.

Les sources chaudes sortent naturellement des profondeurs de Bouillante et de nombreux bassins sont accessibles à la baignade faisant de Bouillante un potentiel paradis thermale.